L’arrivée du nouveau président de la République devrait marquer une évolution de la politique énergétique. Marie-Hélène Meyling-Preslier, représentante CFDT au sein du conseil d’administration d’EDF, donne des éléments de réponses.
Le rééquilibrage du mix énergétique
Le rééquilibrage du mix énergétique avec une baisse de la part du nucléaire fait globalement l’unanimité dans et hors l’entreprise. On note cependant des divergences sur le rythme et les pourcentages visés. A titre d’illustration, le nouveau président de la République a annoncé 50% de nucléaire en 2025, la CFDT demande 60% en 2030. En rachetant EDF Energies Nouvelles et en investissant largement dans les énergies renouvelables, l’entreprise a d’ores et déjà « pris le virage », et est prête à tenir toute sa place dans les nouvelles énergies. Mais le niveau politique devra se prononcer sur le financement de filières de production que ni les tarifs, ni les prix de marché ne peuvent pour l’instant couvrir. La Contribution aux Charges de Service Public constituée en grande partie par le soutien au renouvelable pèse sur les seuls consommateurs d’électricité. C’est l’ensemble du dispositif qui doit être aujourd’hui revu.
Le tarif progressif
Le concept est extrêmement séduisant. Il consiste à instituer des tranches tarifaires qui augmentent avec l’intensité de consommation des ménages à situation équivalente. Ainsi, un consommateur raisonnable sera favorisé alors qu’un « gaspilleur » sera pénalisé. Mais du concept à sa mise en œuvre, le chemin sera difficile.
Concurrence et ouverture des marchés
Le conseiller énergie de François Hollande a déclaré mi-avril qu’il envisageait une suspension de la loi NOME (et donc de l’ARENH) et qu’il ne voyait pas d’urgence à renouveler les concessions hydrauliques… De bonnes intentions à suivre de près, d’autant que la CFDT a toujours exprimé de vives réserves contre ces deux points. Cependant, ces sujets dépassent largement le cadre national. Quelle sera la capacité de la France à infléchir la politique européenne qui prête – encore – toutes les vertus au principe de concurrence ? Cette question, comme bien d’autres, reste posée et devrait trouver réponses dans le débat sur la politique énergétique que le gouvernement devrait engager avant la fin de l’année. A suivre donc.